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dimanche 26 février 2012

Données historiques de la Royauté Malagasy

Le Premier Ministre Rainilaiarivony
L’unification du royaume Merina et de Madagascar
Entre-temps, les autochtones s’étaient regroupés sur l'île pour former des royaumes, tant à l'est (Menabe, Boina) qu’à l'ouest (Betsimisaraka: «les nombreux inséparables») et au sud (Betsileo). Au centre du plateau, les Hova (Merina) fondèrent la ville fortifiée d'Antananarivo (Tananarive). Ils nommèrent le pays Imerina et donnèrent à ses habitants le nom de Merina. Durant tout le XVIIe siècle, Madagascar fut dominée par la multiplicité des petits royaumes malgaches. Parmi les tentatives de conquête, la plus remarquable est peut-être celle des Sakalava qui, au milieu du XVIIe siècle, dominèrent toute la côte est et y jetèrent les bases d'un véritable empire. Toutefois, la puissance sakalava fut minée par des querelles de succession et buta à l'opposition des Merina auxquels les Sakalava durent finalement se soumettre.
L'unification du pays fut réalisée au siècle suivant par le souverain merina Andrianampoinimerina (vers 1787-1810) qui regroupa les petits royaumes des hauts plateaux, établit une véritable législation et instaura une administration locale. Son fils et successeur, Radama 1er (1810-1828), céda aux sollicitations des Britanniques installés sur l'île Maurice et inquiets de voir la France prendre pied sur Madagascar. Il signa en 1817 un traité d'amitié avec les Britanniques qui dotèrent les merina d’armes modernes et entraînèrent les troupes autochtones; puis les missionnaires britanniques fondèrent des écoles et introduisirent le christianisme. Fort de l'appui anglais, Radama 1er poursuivit l'unification entreprise par son père et étendit sa domination sur une grande partie de l’île. En matière linguistique, l’oeuvre de Radama 1er fut importante. D’abord, il favorisa le développement de l'enseignement qui connut un essor remarquable dès 1820. La scolarisation se faisait dans la langue maternelle des élèves et les maîtres malgaches pouvaient avoir recours à l'anglais (la langue des missionnaires) pour accéder aux manuels et aux sources du savoir occidental. Ce faisant, le roi dota le malgache d'une écriture en caractères latins et fit traduire la Bible en malgache. Pour leur part, les quelques écoles catholiques installées à Tananarive dispensaient un enseignement en français.
À la mort de Radama Ier, sa veuve, Ranavalona 1re, lui succèda en 1828 et mit fin à la politique de réformes menées par son défunt mari; elle décida de fermer les écoles et de chasser les missionnaires britanniques; elle finit par expulser tous les Européens au moment même où les Sakalava se plaçaient sous la protection de la France, qui occupait l’île Nosy-Be en 1841. Les Français en profitèrent pour revenir dans la Grande Île.
À la mort de Ranavalona 1re en 1861, son fils Radama II, élevé par des Européens, rouvrit le pays aux puissances coloniales. Il attribua à certains hommes d'affaires français des pouvoirs économiques exorbitants. L'oligarchie malgache, inquiète de l'européanisation forcée, fit étrangler le roi en 1863. L'année suivante, le chef de l'armée, Rainilaiarivony, un Merina, devint premier ministre, épousa successivement les reines Rasoherina, Ranavalona II et Ranavalona III, et exerça le véritable pouvoir. Pour éviter la mainmise européenne sur son pays, il choisit de le moderniser et se convertit au protestantisme avec une grande partie du peuple en 1869. Il demeura à la tête du pays pendant plus de trente ans. Durant le règne du premier ministre Rainilaiarivony, les missionnaires catholiques revinrent et les écoles se multiplièrent. Les jésuites s'installèrent à Tananarive et Tamatave. Dès 1862, ils publièrent une série de manuels scolaires et de livres religieux à l'usage des élèves et des catholiques malgaches. Tandis que les protestants (la London Missionnary Society, les anglicans, les luthériens et les quakers) enseignaient en malgache, les catholiques, surtout dans les écoles urbaines, enseignaient le français à leurs élèves. Cependant, en raison de la conversion au protestantisme en 1869 de la reine et du premier ministre, les écoles protestantes furent beaucoup plus florissantes. Évidemment, l'école propagea davantage le français que l'anglais, compte tenu que dans les écoles protestantes on enseignait en malgache.
En 1883, la France occupa Tamatave (Côte Est) et Majunga (Côte Ouest). Deux ans plus tard, elle obtint la permission de s'installer à Antseranana. Par le traité ambigu de 1885 (vu comme un traité d’amitié par les Merina), la France imposa à l'île un quasi-protectorat: puis un général français s'installa à Tananarive avec une escorte militaire et représenta officiellement Madagascar dans ses relations extérieures. Le protectorat français fut reconnu, en 1890, par la Grande-Bretagne et l'Allemagne, mais il fut refusé par le premier ministre malgache Rainilaiarivony.
En représailles, Paris envoya des troupes (15 000 hommes) à Antananarivo. Le Général Gallieni, devenu Gouverneur, entreprit la «pacification» et l’unification de l'île avec le concours du colonel Lyautey. Le 30 septembre 1895, Tananarive fut militairement occupée, le premier ministre Rainilaiarivony, exilé, et la reine Ranavalona III, détrônée. L'île de Madagascar devient officiellement une colonie française en 1896.

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